Pour
beaucoup de philatélistes, « oblitération » est synonyme de « cachet
rond portant le nom du bureau de poste et la date du dépôt de la lettre
dans les services postaux ». Les puristes préfèrent cependant utiliser
le nom de « timbre à date » pour l’instrument et d’ « oblitération
»pour l’action d’annuler le timbre au moyen dudit « timbre à date ». Le
résultat, à savoir l’encre apposée sur le timbre-poste par le timbre à
date lors de l’oblitération, est l' « empreinte » du timbre à date.
Mais
il faut savoir que l’oblitération ne s’est pas toujours faite à l’aide
du timbre à date. En effet, dans la plupart des pays, il a été fait
usage d’un « timbre oblitérant » dont le seul but était d’annuler le
timbre-poste...
La
plupart des offices postaux craignaient fort de voir leurs
timbres-poste réutilisés après lavage de l’encre apposée par le timbre
oblitérant. (A ce propos, signalons qu’il y a quelques dizaines
d’années, le brave citoyen belge qui, recevant une lettre dont les
timbres avaient échappé à l’oblitération, les décollait et les
réutilisait contrevenait aux règlements postaux et était passible d’une
amende! Nous ignorons si cette réglementation est encore en vigueur
actuellement...)
On a
donc essayé de trouver des moyens efficaces d’empêcher le lavage des
oblitérations. Un moyen radical interdisant tout réemploi est celui
imaginé en Perse au 19e siècle: l’utilisateur devait laisser un coin du
timbre non collé, et le facteur, en guise d’annulation, n’avait qu’à
déchirer ce coin... On a dit que la plupart des facteurs persans
effectuaient cette opération avec leurs dents... Allez savoir si c’est
exact!
Autre
système, adopté, lui, par les postes américaines: après l’impression,
les timbres subissaient l’empreinte d’une « grille » dont les pointes
s’enfonçaient dans le papier, permettant ainsi à l’encre de pénétrer
profondément à l’intérieur du papier, rendant ainsi le lavage de
roblitération pratiquement impossible. (Il a été employé plusieurs
modèles de grilles, et certains de ceux-ci confèrent aux timbres une
plus-value appréciable.) Le Royal Mail britannique, lui, pour
l’impression des timbres, utilisait des encres spéciales extrêmement
solubles dans l’eau; une de ces encres, un violet à base daniline,
portait le nom évocateur de « doublement fugitive ».
D
autres systèmes plus destructeurs ont été proposés (et, heureusement
pour les philatélistes, non adoptés): le plus (d)étonnant aurait
consisté à imprimer les timbres sur un papier comportant deux couches,
entre lesquelles on aurait placé une charge de fulminate de mercure
[formule chimique: Hg(ONC)2] un produit servant autrefois pour les
amorces d’engins explosifs. Ce brave fulminate a la propriété
remarquable d’exploser quand il est soumis à un choc. Mes lecteurs d’un
âge presque canonique se souviendront sans nul doute du jouet appelé «
revolver à amorces », dans lequel on plaçait un rouleau de papier
double renfermant de petites charges de fulminate. Le chien du revolver
faisait exploser une de ces charges chaque fois que l’on pressait sur
la gâchette. L’effet sonore était des plus réussis. Dans le cas de nos
timbres, le choc causé par lappasition du cachet oblitérant aurait fait
exploser la charge de fulminate, détruisant ainsi le timbre-poste! Je
vous laisse imaginer le boucan qui aurait régné dans les bureaux de
poste si ce système avait été adopté.
Plus
moderne, l’emploi d’un laser a aussi été préconisé: les rayons de ce
laser auraient très rapidement effacé toute l’encre de la surface du
timbre!
Fort
heureusement pour les philatélistes collectionneurs de timbres
oblitérés, ces procédés n’ont pas vu le jour... En lieu et place, les
autorités postales se sont contentées de concevoir des cachets
oblitérants annulant les timbres d’une manière définitive. Certaines de
ces oblitérations sont d’ailleurs appelées « killer cancellations
». c’est à dire « oblitérations tueuses ». ce qui évoque bien leur rôle
vis-à-vis de l’affranchissement
Le
tout premier timbre oblitérant nous vient bien sûr de Grande-bretagne,
où il apparut en même temps que le premier timbre-poste Il s’agit de la
fameuse « croix de Moite », terme utilisé par tous les philatélistes et
marcophile, bien que la croix en question ne corresponde en rien à
celle qui est l’emblème de l’Ordre de Malte. Le premier timbre, le «
Penny Black ». était noir, il fut donc oblitéré à l’encre rouge. Cette
combinaison de couleurs n’ayant pas donné satisfaction, le timbre fut
réimprimé en rouge, l’oblitération se faisant en noir. Afin de pouvoir
déterminer la date de dépôt, on utilisait un timbre à date, qui était
opposé en dehors du timbre-poste
Par la
suite, la Poste britannique utilisa des cachets doubles, dont une
partie servait à dont l’oblitération du timbre, tandis que l’autre
était un timbre à date.
On
connaît mieux les timbres oblitérants de notre pays dés le 1er juillet
1849, chaque bureau de poste disposait d’un timbre oblitérant composé
de multiples barres parallèles entourant un numéro d’ordre attribué au
bureau. Les premiers cachets comportaient 18 ou 17 barres assez fines.
Astuce bien belge on a utilisé deux séries de numéros, l’une pour les
bureaux de direction et de perception, l’autres pour les bureaux de
distribution, bans le premier cas, les barres étaient horizontales,
dans le second verticales. (Les spécialistes utilisent volontiers les
abréviations P + numéro ou b · numéro pour désigner ces oblitérations.
Vous trouverez une liste de ces oblitérations au début du COB).
Cependant, pour plus d’efficacité, certains bureaux reçurent des
cachets oblitérants ne comportant plus que huit barres fort épaisses.
ON Jugera sur notre exemple de l’efficacité de l’oblitération
Le 15
avril 1864, les cachets à barres furent remplacés par un nouveau timbre
oblitérant, dit « losange de paints (LP), similaires à ceux employés en
France. Ceux-ci ne furent supprimés qu’en 1873: ce sera alors le timbre
à date qui effectuera roblitération du timbre. On peut trouver la liste
des oblitérations LP dans le « Catalogue Spécialisé des Oblitérations
Belges 1849-1910 » édité par la firme NIPA en 1999. Malgré toutes les
précautions prises par les offices postaux, on a connu de multiples
exemples de fraude par lavage des oblitérations. Le cas le plus célèbre
est sans doute celui d’un Américain de Cincinnati, M. Alvin Gould.
Celui-ci, fort imprudemment, avait placé en 1984 dans divers journaux
une petite annonce offrant des « timbres sans gomme, non oblitérés à
des prix soldés ». Des inspecteurs du Post Office ne manquèrent pas de
rendre une petite visite au domicile de M. Gould, où ils trouvèrent pas
moins de 50 millions de timbres oblitérés, ainsi que 104.000 timbres
non oblitérés sans gomme. M. Gould avoua avoir gagné pas moins de
47.000 $ (ce qui, à l’époque, n’était pas mal du tout !) en vendant des
timbres lavés de leur oblitération. Il fut condamné à un an de prison,
mais sa peine fut plus tard commuée en un an de « service à la
communauté ». A ce titre, il enseigna les bases de la philatélie aux
pensionnaires d’une maison de retraite proche de son domicile.
A la
suite de ce procès, on instaura un service spécial, dénommé «
Contraband Postage Identification Program » (CPIP). Ses membres passent
leurs journées à lire les petites annonces de la presse philatélique,
pour y repérer les offres suspectes...
« Penny Red » dentelé, oblitéré à Liverpool
Fort heureusement pour les
philatélistes collectionneurs de timbres oblitérés, ces procédés n’ont
pas vu le jour... En lieu et place, les autorités postales se sont
contentées de concevoir des cachets oblitérants annulant les timbres
d’une manière définitive. Certaines de ces oblitérations sont
d’ailleurs appelées << killer concellations ». c’est-à-dire «
oblitérations tueuses ». ce qui évoque bien leur rôle vis-à-vis de
raffranchissement.
Le tout premier timbre oblitérant
nous vient bien sûr de Grande-bretagne, où il apparut en même temps que
le premier timbre-poste Il s’agit de o fameuse « croix de Moite »,
terme utilisé par tous les philatélistes et marcophile, bien que la
croix en question ne corresponde en rien à celle qui est l’emblème de
rordre de Malte. Le premier timbre, le « Penny Black ». était noir, il
fut donc oblitéré à l’encre rouge. Cette combinaison de couleurs
n’ayant pas donné satisfaction, le timbre fut réimprimé en rouge,
l’oblitération se faisant en noir. Afin de pauvoir déterminer la date
de dépôt, on utilisait un timbre à date, qui était opposé en dehors du
timbre-poste.
« Penny Red » oblitéré par une croix de Malte noire
Par la suite, la Poste
britannique utilisa des cachets doubles, dont l’oblitération du timbre,
tandis que l’autre était un timbre à date.
une partie Servait à
On connaît mieux les timbres
oblitérants de notre pays dés le 1er juillet 1849, chaque bureau de
poste disposait d’un timbre oblitérant composé de multiples barres
parallèles entourant un numéro d’ordre attribué au bureau. Les premiers
cachets comportaient 18 ou 17 barres assez fines. Astuce bien belge on
a utilisé deux séries de numéros, l’une pour les bureaux de direction
et de perception, l’autres pour les bureaux de distribution, dans le
premier cas, les barres étaient horizontales, dans le second cas les
barres étaient verticales.