Où l’on apprend qu’il
existe pour les philatélistes de nombreuses sources d’approvisionnement
en timbres
Une fois que la décision de se lancer dans une collection de timbres a
été prise, reste la question parfois épineuse de se procurer des
timbres pour sa collection…
Une première ressource est bien sûr de récolter les timbres figurant
sur sa propre correspondance, ou, mieux, de récupérer la correspondance
d’une firme importante ou d’une administration en contact avec le
public. On ne récoltera cependant ainsi, sauf rarissime exception, que
des timbres très communs. De plus, la proportion de courrier affranchi
par d’autres moyens que les timbres ne cesse d’augmenter, réduisant
ainsi de plus en plus la récolte que l’on peut faire…
Les timbres neufs récents de Belgique peuvent bien sûr être obtenus aux
guichets des bureaux de poste les plus importants. La poste belge,
comme la plupart des autres, dispose d’un service philatélique qui se
fait bien sûr un plaisir de vendre sa production aux collectionneurs.
Ce service, anciennement appelé « Service des
Collectionneurs » et maintenant baptisé « Stamps &
Philately » dispose de deux « philaboutiques »,
installées l’une dans le bureau de poste central de Bruxelles, place de
Brouckère, l’autre dans les locaux de l’Imprimerie du Timbre à Malines.
On y vend, sauf épuisement, la plupart des timbres émis dans notre pays
ces dernières années. Pour qui ne peut se déplacer, tous ces timbres
peuvent être achetés par courrier ou sur Internet, en s’adressant
à : La Poste, Stamps & Philately, Egidius Walschaertsstraat,
1, 2800 MECHELEN ou en se rendant sur le site
http://www.post.be/eShop/fr/. Ce service publie d’ailleurs, sous le
titre Philanews, une revue paraissant cinq fois par an
et annonçant toutes les nouvelles parutions. Chaque numéro contient un
bulletin de commande reprenant toutes ces nouveautés. (On peut obtenir
un abonnement gratuit à Philanews à l’adresse indiquée plus
haut.)
Pour vous faciliter encore plus la vie, Stamps & Philately vous
offre la possibilité de vous abonner à toutes ces nouvelles émissions.
Vous recevrez ainsi régulièrement tous les nouveaux timbres, selon les
modalités que vous aurez choisies.
En ce qui concerne les timbres des pays étrangers, il faudra
généralement s’adresser à leur service philatélique, à moins que le
pays choisi n’ait désigné un distributeur officiel pour la Belgique.
Dans les deux cas, il est conseillé de prendre un abonnement, qui
permettra d’être sûr de ne « rater » aucun timbre. Ces
services philatéliques éditent généralement une revue similaire à Philanews,
souvent gratuite également.
Pour les timbres plus anciens, il faudra s’adresser à des fournisseurs
privés… Le métier de marchand de timbres est relativement ancien,
puisque le tout premier qui nous soit connu est un Belge, Jean-Baptiste
Moens (1833/1904), qui, vers le milieu des années 1850, installa un
rayon « timbre-poste » dans la librairie qu’il tenait galerie
Borthier à Bruxelles. Il y a quelques années, certaines rues de nos
capitales ne comportaient pratiquement que des boutiques
philatéliques : c’était le cas de la rue du Midi à Bruxelles, de
la rue Drouot à Paris et de la Fleet Street à Londres… De nos jours,
hélas, ces boutiques laissent progressivement la place à des
snack-bars, des magasins de nuit ou des officines de téléphonie à bas
prix. Il n’en est pas moins vrai que la concentration des magasins de
timbres y reste remarquable. Ces marchands disposent souvent d’un stock
considérable et pourront sans nul doute satisfaire les demandes de la
plupart des philatélistes. Beaucoup de philatélistes spécialisés ont
leur marchand attitré, qui leur réservera les pièces entrant dans leur
domaine de collection. Ces marchands se chargeront aussi volontiers
d’estimer et/ou de racheter une collection dont on n’a que faire. Il ne
faut pourtant pas oublier qu’une enquête (assez ancienne) de
Test-Achats a démontré que l’honnêteté n’était pas très courante dans
cette profession !
Une autre possibilité est de fréquenter les bourses de collectionneurs.
Ces bourses souvent dites « d’échanges »
(« ruilbeurs » en néerlandais) rassemblent en fait de
nombreux marchands « en chambre », ne possédant souvent ni
registre du commerce, ni numéro TVA. En fait, les seuls échanges qu’on
y pratique sont ceux contre argent sonnant et trébuchant… Ces bourses
offrent cependant un vaste choix de timbres les plus divers, à des prix
généralement fort raisonnables. Elles procurent en plus le plaisir de
fouiller, des heures durant ou même toute une journée, parmi des
classeurs et des boîtes remplies de timbres et de plis divers. Ajoutons
que ces bourses sont souvent organisées par des cercles philatéliques
qui trouvent ainsi un moyen efficace d’assurer les rentrées financières
nécessaires à leur fonctionnement.
Il est aussi possible d’acquérir des timbres lors des réunions des
cercles philatéliques : de nombreux membres sont tout disposés à
vendre leurs doubles à des prix avantageux, et certains membres sont en
fait des marchands non officiels. Beaucoup de cercles organisent
également des ventes aux enchères inter-membres. C’est d’ailleurs dans
les cercles que les prix pratiqués sont les plus bas.
Un autre système de vente, fort original, pratiqué dans les cercles est
celui des carnets de circulation. Les personnes désirant vendre
des timbres les placent à cet effet dans de petits carnets à cases, où
sont indiqués le numéro et la cote du catalogue, ainsi que le prix
demandé. Ces carnets, groupés en « circulations », font le
tour des cercles philatéliques de la région ou même du pays. Les
personnes intéressées par des timbres contenus dans les carnets les
prélèvent simplement et règlent le montant de leurs achats au
responsable local, qui le transmet après vérification au responsable
central. Lorsque le carnet a fini son long voyage de cercle en cercle
(ce qui demande souvent deux ans), il fait retour à son propriétaire,
qui reçoit en même temps le montant des prélèvements y effectués (moins
un petit pourcentage destiné à couvrir les frais de fonctionnement). Ce
procédé, à ma connaissance unique dans le monde de la collection,
fonctionne sans trop de problèmes, malgré les risques multiples de vols
ou de substitutions dans les carnets.
Enfin, reste la possibilité d’acheter des timbres dans les ventes aux
enchères. En philatélie, ces ventes sont toujours cataloguées. La
plupart sont des ventes publiques, avec possibilité d’enchérir par
téléphone ou par Internet. Parmi les organisateurs de ventes publiques,
nous pouvons citer :
Ets W. Balasse, rue du Midi, 50, 1000
BRUXELLES, e-mail : balasse@skynet.be
Maison Williame sprl, rue du Midi, 7,
1000 BRUXELLES, e-mail : pierre.kayser@skynet.be
Van Looy en Van Looy, Lange
Koepoortstraat, 43, 2000 ANTWERPEN, e-mail :
info@vanlooystampauctions.com
David Delhaye 23, rue Marché aux
Charbons, 1000 Bruxelles, e-mail : ddsprl@hotmail.com
Toutes ces firmes accepteront de vous
fournir gracieusement le catalogue de leur prochaine vente. Il est
aussi souvent possible de consulter ce catalogue en ligne. Ces ventes
publiques sont bien entendu soumises aux mêmes règles que les autres
ventes publiques.
Enfin, il reste la possibilité de participer à des enchères sur divers
sites d’Internet. Outre le fait que les vendeurs peuvent provenir du
monde entier, ces sites offrent l’avantage non négligeable de disposer
d’un moteur de recherche efficace. Le plus connu est bien entendu eBay
(http://www.befr.ebay.be/), mais le plus important pour la philatélie
semble être le site Delcampe (http://www.delcampe.com).
Examinons finalement le cas de l’amateur d‘histoire postale qui désire
acheter des plis pour sa collection. Malheureusement pour ce
spécialiste, les trouvailles d’archives privées se font de plus en plus
rares, et les propriétaires des rares châteaux dont les greniers
regorgeraient encore de vieilles lettres sont fort au courant de leur
valeur dans le monde philatélique. Deux sources semblent définitivement
épuisées : les archives privées des notaires et celles des
marchands de vin de Beaune. Des trouvailles parfois fort intéressantes
restent cependant possibles : ainsi, est arrivé il y a quelques
années sur le marché philatélique un ensemble presque incroyable de
correspondances des XVIème et XVIIème siècles adressées à ou provenant
de membres de la famille de commerçants et banquiers italiens Corsini.
Cette correspondance a été vendue en vente publique, à la grande joie
des amateurs d’histoire postale ancienne, alors qu’elle aurait dû
trouver sa place dans un musée ou une archive publique.
Lettre
expédiée le 1er février 1577 depuis Bruges et adressée à Filippo
Corsini,
agent de la famille à Londres
marque de port dû : « G3½» = 3 groats et demi
L’acheteur des plis anciens doit bien se garder d’acheter des plis
provenant du pillage des dépôts d’archives de l’état. De malhonnêtes
philatélistes se sont en effet vite aperçus que les archives communales
contenaient souvent de nombreuses lettres adressées au conseil
communal. Un réseau de récupération (tout à fait illicite, bien
entendu) a été vite été mis sur pied. C’est ainsi que, sur plainte
émanant de l’Archiviste Général du Royaume, la police judiciaire a
effectué une descente en nombre à Liège en 2004, dans les locaux où se
tenait l’exposition philatélique compétitive nationale Leodiphilex
2004. Les policiers ne semblaient pas fort au courant des choses de la
philatélie ni des archives, puisqu’ils ont mis sous séquestre toutes
les collections contenant non seulement des plis adressés à des
autorités officielles quelconques, mais aussi celles qui provenaient
de telles autorités et se trouvaient donc très logiquement entre des
mains privées. Depuis lors, la plupart des participants à la classe
« histoire postale » des expositions philatéliques prennent
bien soin de n’exposer aucune pièce ayant de près ou de loin quelque
rapport avec une administration, quelle qu’elle soit…